Harcèlement sexiste et sexuel
Au sens large, le harcèlement est une forme de violence verbale, physique ou psychologique, caractérisée par son aspect répétitif.
On parle de harcèlement sexiste et sexuel quand il est lié à des comportements à connotation sexuelle ou basés sur le sexe : avances répétitives, regards insistants, commentaires grossiers à connotation sexuelle, etc. Dans le cadre du harcèlement sexiste et sexuel, un seul acte suffit, il n’est pas nécessaire que les faits soient répétés. Un seul acte peut être considéré comme du harcèlement sexuel.
L’agression sexiste et sexuelle peut entrainer des conséquences durables sur les victimes. Il est donc important de se tourner vers les services spécialisés. Ils sont là pour proposer leur aide, leur accompagnement et leurs conseils.
Le harcèlement sexiste et sexuel. De quoi parle-t-on ?
Le harcèlement sexuel est constitué de propos ou comportements à connotation sexuelle qui créent un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant et qui portent atteinte à la dignité de la personne qui en est la cible.
Un seul acte peut être considéré comme du harcèlement sexuel.
Dans certains cas, on parle de harcèlement discriminatoire quand le motif du harcèlement est basé sur un critère de discrimination tel que le sexe, l’identité et l’expression de genre, l’orientation sexuelle, la prétendue race, l'origine ethnique, la religion, ou toute autre caractéristique définie par les législations anti-discrimination.
Ces violences peuvent se manifester dans divers domaines de la vie quotidienne :
- les espaces publics
- en ligne, on parle alors de cyberharcèlement
- le lieu de travail
- les établissements scolaires
- les loisirs.
Les professionnel·les face au défi du harcèlement
Tout le monde peut être confronté au défi du harcèlement dans le cadre professionnel :
- Les membres du corps enseignant
- Les professionnelles et professionnels de la santé
- Les membres de la direction
- Les responsables d’équipe
- …
Le harcèlement sexiste et sexuel est une menace pour le bien-être individuel et collectif, ainsi que pour la cohésion et l’atmosphère de l’environnement de travail ou de formation.
Quand il est sexiste ou discriminatoire, le harcèlement peut renforcer des dynamiques de pouvoir nuisibles et créer un climat nocif, en particulier pour les femmes et les groupes discriminés ou susceptibles de subir davantage de discriminations.
En tant que responsable, que faire face à une situation de harcèlement ?
Les responsables doivent être en mesure de réagir de manière rapide et efficace face au harcèlement. Comment ?
Soutenir les victimes et témoins
Créer un environnement sécurisant où les victimes et témoins peuvent s'exprimer en toute confiance. Valider leurs sentiments et les guider vers les services appropriés, par exemple :
- des personnes de confiance
- des conseillers et conseillères en prévention
- des services de soutien psychologique
- la médecine du travail
- une assistance juridique
- S’assurer que la victime est soutenue et informée de ses droits tout au long du processus.
Intervenir immédiatement
Dès qu'un incident de harcèlement est signalé, intervenir sans délai et prendre les mesures nécessaires, conformément aux protocoles établis.
Demander conseil
Il est possible de contacter l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes ou UNIA pour des conseils
- 0800 12 800 (lundi, mardi, jeudi, vendredi de 9 à 12 heures et le mercredi de 13 à 16 heures)
- L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) conseille sur les critères dits « protégés » par la loi comme le sexe, l’identité ou l’expression de genre
- UNIA conseille sur les autres critères dits « protégés » par la loi, notamment l’orientation sexuelle
Bon à savoir
Plusieurs associations spécialisées proposent gratuitement un soutien et un accompagnement aux victimes de harcèlement sexiste et sexuel ainsi qu’à leurs proches.
D’autres informations utiles se trouvent sur victimes.cfwb.be
Trouver d’autres informations et sur le harcèlement au travail , à l’école ou dans l’enseignement supérieur, ou dans l’espace public .
Le harcèlement sexiste et sexuel au travail
Sur leur lieu de travail, les femmes, en particulier, sont souvent victimes de harcèlement sexuel, de discriminations basées sur le genre et de comportements abusifs. Rappelons qu’en cas de harcèlement sexuel, un seul acte isolé suffit, il ne faut pas nécessairement d’actes répétés.
La définition du harcèlement sexuel au travail est : “tout comportement non désiré à connotation sexuelle, s'exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement et qui a pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne, et en particulier, de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.” ( Loi du 4 août 1966 relative au bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail)
Sur le lieu de travail, le harcèlement sexiste et sexuel peut prendre des formes très différentes, par exemple :
- Un collègue fait des remarques à caractère sexuel ou suggestives sur l’apparence, les vêtements ou le corps
- Un collègue, par exemple un supérieur hiérarchique, propose des rendez-vous ou des relations sexuelles malgré des refus
- Un collègue ou un supérieur hiérarchique se permet, sans accord de :
- toucher la personne : tapes sur l’épaule, frôlements…
- pincer ses fesses
- étreindre la personne de manière forcée
- Un collègue envoie des messages, e-mails ou images à caractère sexuel sans aucun accord préalable
- Un supérieur menace de licenciement ou de rétrogradation si l’autre ne se soumet pas à ses avances ou à d'autres demandes
- Un collègue ou un supérieur fait des remarques sexistes comme « elle n’est pas facile aujourd’hui, elle doit avoir ses règles », « tu es belle quand tu le fâches », « demain, mets un décolleté, on a un contrat à signer !»
Le harcèlement sexiste ou sexuel à l’école ou dans l’enseignement supérieur
Le harcèlement sexuel dans le domaine de l’enseignement est défini dans un décret de la Fédération Wallonie Bruxelles comme : “toute forme de comportement verbal, non verbal ou corporel de nature sexuelle, se manifestant dans le domaine de l'enseignement, dont celui qui s'en rend coupable, sait ou devrait savoir, qu'il affecte la dignité de femmes et d'hommes sur les lieux où est prodigué cet enseignement”.
Les formes du harcèlement sexiste et sexuel à l’école ou dans l’enseignement supérieur
À l’école ou dans l’enseignement, le harcèlement sexiste et sexuel peut prendre de nombreuses formes, par exemple :
- Un enseignant, un étudiant fait des remarques à caractère sexuel ou suggestives sur l’apparence, les vêtements, le corps
- Un collègue, un maitre de stage fait des propositions de rendez-vous ou de relations sexuelles, malgré des refus
- Un collègue, un maitre de stage provoque des frôlements, des étreintes forcées…
- Un enseignant, un membre du personnel menace d’échec si on ne se soumet pas à ses avances ou à ses autres demandes. Il s’agira par exemple de refuser de valider un stage ou un mémoire
- Faire face à un environnement scolaire hostile à cause de moqueries et de harcèlement de la part d’élèves en raison de son sexe, son identité ou son expression de genre, ou de son orientation sexuelle
- Faire face à des remarques sexistes durant les cours ou dans d'autres contextes scolaires ou estudiantins de la part d’un enseignant, d’un élève ou d’un étudiant : « fais attention à ta tenue, tu distrais les garçons », « les filles sont trop émotives pour gérer ce genre débat »
Lorsque le harcèlement sexiste ou sexuel se passe en ligne, on parle de cyberviolences ou de cyberharcèlement.
En savoir plus sur la lutte contre le harcèlement scolaire et académique.
Bon à savoir
Beaucoup de victimes ont honte de ce qui leur arrive ou culpabilisent : « c’est de ma faute… », « je n’aurais pas dû m’habiller de telle façon, partager cette photo de moi… ».
Pourtant, la cible du harcèlement n’est jamais responsable de ce qui lui arrive ! Il n’y a que le ou les auteurs du harcèlement qui en sont responsables.
Le harcèlement dans l’espace public
Les situations de harcèlement sexuel et sexiste dans l’espace public sont nombreuses :
- sifflements
- regards insistants
- grossièreté à caractère sexuel
- traque furtive, appelée aussi « stalking »
- interpellations sexistes…
Lorsqu’on est victime de contacts physiques forcés dans le métro, dans le train, dans une foule, d’exhibitionnisme, d’attouchement, on parle d’atteinte à l’intégrité sexuelle.
Quelles formes peut prendre le harcèlement sexiste et sexuel dans l’espace public ?
Le harcèlement sexiste et sexuel dans l’espace public peut prendre de nombreuses formes, par exemple :
- Dans la rue, une personne siffle ou en interpelle une autre de manière déplacée
- Une personne fait des commentaires sexistes comme : "Tu serais plus jolie si tu souriais", "Les femmes devraient rester à la maison", ou "Avec un corps comme le tien, c’est du gâchis de te couvrir"
- Une personne profère des remarques à caractère sexuel ou suggestives à l’égard d’une autre, en utilisant des termes dégradants, vulgaires ou insultants, souvent en relation avec l’apparence ou le sexe. Par exemple ? "Tu cherches à attirer l’attention habillée comme ça ?" ou "Tu dois aimer ça, non ?"
- Une personne en touche une autre sans son consentement, par exemple en la frôlant volontairement ou en l’attrapant
- Une personne adresse à une autre des gestes obscènes, comme des mouvements suggestifs ou des signes vulgaires
- Une personne fait des avances insistantes à une autre, même après que celle-ci ait clairement refusé
- Une personne bloque le chemin d’une autre ou l’empêche d’avancer librement, l’obligeant à contourner ou la coinçant.
Bon à savoir
Lorsque le harcèlement sexiste ou sexuel se passe en ligne, on parle aussi de cyberviolences ou de cyberharcèlement.
En Belgique, une loi interdit le sexisme dans l’espace public et le harcèlement sexuel commis en rue. Elle a été baptisée « loi sexisme ».
FAQ
Questions fréquentes
Reconnaître qu’une personne est victime de harcèlement sexiste et sexuel peut être difficile.
Souvent, les victimes de harcèlement hésitent à partager leur expérience par peur de ne pas être prises au sérieux, de ne pas être crues ou par honte.
Que faire ?
Écouter attentivement les préoccupations exprimées par la personne.
Prêter attention à ses interactions avec d'autres personnes.
Blagues sexistes ? Commentaires désobligeants ? Ce n’est peut-être pas anodin. Ces comportements peuvent être des formes de harcèlement.
Certains signes peuvent alerter d’une situation de harcèlement :
Une baisse des performances à l’école, dans l’enseignement supérieur, au travail
Un absentéisme, un décrochage scolaire
Un changement de comportement, la mise en place de stratégies pour interagir le moins possible avec une ou plusieurs autres personnes :
- la personne victime change de trajet
- elle ne porte plus certains vêtements
- elle sort uniquement en compagnie d’une autre personne…
De l’anxiété ou du stress à l’idée d’interagir avec d’autres personnes : la victime se coupe de ses proches, de sa famille…
Le harcèlement est une épreuve traumatisante pour les personnes qui le subissent. Les répercussions sur la santé mentale et physique peuvent être profondes et persistantes, avec des effets dévastateurs à court, moyen et long terme.
Les conséquences peuvent se ressentir dans plusieurs aspects de la vie :
Sentiment de peur ou d'anxiété
La personne qui est ou a été la cible du harcèlement peut ressentir de la peur, de l'anxiété ou du stress à l'idée d'interagir avec une personne en particulier ou de se rendre à un endroit spécifique
Troubles émotionnels et physiques
La peut ressentir des troubles du sommeil, une perte d'appétit, une baisse de l'estime de soi, de la dépression ou de l'anxiété, des maux de tête, des problèmes digestifs…
Impact sur les performances
Les performances à l’école, à l’université peuvent diminuer de manière importante
Comportements d'évitement
La victime peut développer des stratégies pour interagir le moins possible avec son harceleur ou sa harceleuse : elle va par exemple changer de trajet, éviter de porter certains vêtements, sortir uniquement en compagnie d’autres personnes…
Isolement social
La personne harcelée ne va plus voir ses proches, elle va s’isoler de sa famille pour éviter de parler de son expérience, par crainte de ne pas être crue ou soutenue ou encore. Sans oublier la peur de représailles.
Conséquences professionnelles ou scolaires
- Les collègues de la personne harcelée peuvent la rejeter
- La personne harcelée va s’absenter de son emploi ou de sa formation
- La personne va être en décrochage scolaire ou absente au travail
- L’employeur met fin au contrat de la personne harcelée.
Bon à savoir
Beaucoup de victimes ont honte de ce qui leur arrive ou culpabilisent : « c’est de ma faute… », « je n’aurais pas dû m’habiller de telle façon, partager cette photo de moi… ».
Pourtant, la victime du harcèlement n’est jamais responsable de ce qui lui arrive ! Il n’y a que le ou les auteurs du harcèlement qui en sont responsables.
Le harcèlement est une épreuve traumatisante pour les personnes qui le subissent. Il impacte les proches, les collègues, les amis, les élèves,… Mais il impacte aussi l’école ou l’entreprise qui peut connaitre, par exemple :
- Un mauvais climat de travail ou scolaire
- Une baisse de la productivité des équipes
- Une dégradation de sa réputation
- Des poursuites légales
C’est pourquoi, en tant qu’employeur, il est crucial d’adopter des mesures de prévention et de réagir rapidement quand une situation de harcèlement sexiste et sexuel est identifiée.
Le rôle des professionnelles et professionnels est ici crucial. Les responsables doivent adopter des mesures proactives et réagir fermement à toute forme de harcèlement.
C’est à chacun et chacune qu’il revient de favoriser un climat où employées et employés, collègues, étudiantes et étudiants, élèves, patientes et patients se sentent en sécurité et en confiance pour exprimer leurs préoccupations sans crainte de répercussions.
Il leur revient aussi de prêter attention aux signaux subtils qui pourraient indiquer une situation de harcèlement.
Quelques pistes de prévention du harcèlement
Établir des protocoles clairs
Mettre en place des procédures détaillées pour encourager les signalements en interne et la documentation des incidents.
Informer
Communiquer au personnel, aux étudiantes et étudiants ou aux élèves les éléments suivants :
- les mesures prises par l’entreprise, l’institution ou l’école, pour lutter contre le harcèlement
les dispositions de protection et de soutien des victimes et des témoins
les contacts utiles et les personnes ressources
les conséquences des actes de harcèlement pour les auteurs
les sanctions possibles.
Sensibiliser et former
Organiser régulièrement pour le personnel, les élèves, les cadres, le personnel RH,… des sessions de formation et de sensibilisation à la lutte contre le harcèlement et les discriminations, ainsi qu’aux politiques de diversité et d'inclusion.
Culture du respect
Favoriser une culture de respect, d'inclusion et de dialogue où chaque personne se sent valorisée et en sécurité.
Soutien aux victimes
S’assurer que des ressources telles que des conseillers et conseillères en prévention, des personnes de confiance ou les points de contacts désignés au sein des établissements d’enseignement supérieur, ainsi que les services d'écoute soient facilement accessibles à toutes et tous.
Législation
Ce que dit la loi ?
En Belgique, insultes publiques, gestes obscènes, remarques dégradantes, stéréotypes sexistes (y compris en ligne), ainsi que la diffusion de contenus sexuels sans consentement, sont punissables par la loi.
Les actes de harcèlement sexiste ou sexuel sont punissables sur la base de différentes dispositions. Les sanctions varient en fonction du contexte et de la gravité de l'infraction.
Des lois spécifiques existent pour combattre le harcèlement moral et physique, tant dans le secteur professionnel que dans l’espace public.
Harcèlement moral
Comportement répété et ayant pour but ou pour effet de dégrader les conditions de vie d’une personne, causant un dommage psychique ou physique (article 442bis du Code pénal).
Ce type de harcèlement peut être punie d'une peine d'emprisonnement et/ou d'une amende.
L’auteur ou l’auteure peut faire l’objet de poursuites en justice même si aucune plainte n’a été déposée par la victime.
Harcèlement scolaire ou dans l’enseignement
Il n’existe pas de disposition, mais l’article 442 bis qui sanctionne les comportements harcelants de manière générale ou encore ceux condamnant les violences sexuelles, pourra s’appliquer ainsi que les dispositions générales concernant la responsabilité extracontractuelle (Code civil).
- Pour que ces articles s’appliquent, il est cependant nécessaire que la personne qui harcèle soit majeure (+ de 18 ans).
- Si elle est mineure, ce sera au Tribunal de la jeunesse d’adopter des mesures pour la réprimander.
D’autres textes légaux balisent le terrain comme :
- L'article 8 du décret Missions qui précise que les Pouvoirs organisateurs doivent veiller à ce que chaque établissement « éduque au respect des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique (…) et mette en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l’école ».
- Le décret relatif aux enfants victimes de maltraitance spécifie, lui, que « compte tenu de sa mission et de sa capacité à agir, l’intervenant (dans l’éducation, la guidance psycho-médico-sociale, l’encadrement…) est tenu d’apporter aide et protection à l’enfant victime de maltraitance ou à celui chez qui sont suspectés de tels mauvais traitements ».
- Enfin, un arrêté du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles daté de 2008 le précise : « tous les règlements d’ordre intérieur doivent désormais mentionner clairement les sanctions et les mesures prévues à l’encontre de faits de violences tels que les coups et blessures, le racket, les actes de violence sexuelle et le fait d’exercer sciemment et de manière répétée sur un autre élève (…) une pression psychologique insupportable, par menaces, insultes, injures, calomnies ou diffamation ». Ces actes doivent être signalés au CPMS.
- Depuis 2021, des circulaires relatives à la “Prévention et lutte contre le harcèlement, les discriminations et les violences sexuelles au sein des établissements de l'enseignement supérieur et de l'enseignement de promotion sociale” présentent le cadre légal et précisent les missions des établissements face à des situations de harcèlement.
Consulter la circulaire
Sexisme dans l'espace public
La loi tendant à lutter contre le sexisme dans l’espace public de 2014, appelée « loi sexisme » vise les actes de mépris fondés sur le sexe, commis dans des circonstances publiques (physique ou en ligne) et les peines peuvent aller d’un mois à 1 an de prison et/ou de 50 à 1000 euros d’amende.
Cette loi définit le sexisme comme suit : “Pour l'application de la présente loi, le sexisme s'entend de tout geste ou comportement qui, dans les circonstances visées à l'article 444 du Code pénal, a manifestement pour objet d'exprimer un mépris à l'égard d'une personne, en raison de son appartenance sexuelle, ou de la considérer, pour la même raison, comme inférieure ou comme réduite essentiellement à sa dimension sexuelle et qui entraîne une atteinte grave à sa dignité” (article 2 de la loi de 2014).
Pour que le juge détermine qu’il y a une atteinte grave à la dignité de la personne, le geste ou le comportement doit présenter plusieurs caractéristiques, notamment :
- Avoir lieu publiquement : les circonstances publiques ne se limitent pas à la rue, mais pointent aussi les faits commis en présence d’autres personnes, en ce compris les réseaux sociaux, les espaces de gaming, les forums de discussion, etc.
- Être volontairement méprisant : L’auteur doit avoir agi volontairement pour nuire, il a eu l’intention d’humilier ou de mépriser la ou les personnes.
- Cibler une personne identifiable : Les actes visaient une ou plusieurs personnes clairement identifiables (ce qui exclut les publicités sexistes du champ de la loi).
- N'exige pas de plainte
Ce qui signifie que les actes physiques (gestes méprisants, crachat, filature, etc), les actes verbaux (insultes, propos méprisants ou réducteurs, etc) ou encore tout autre comportement (refus de parler à une femme, publication d’une photo, etc) peuvent constituer un acte de sexisme réprimé par la loi.
Harcèlement au travail
Toute personne qui, en entrant en contact avec des travailleurs et travailleuses dans le cadre de leur activité, commet un acte de violence ou de harcèlement moral ou sexuel au travail s'expose à une sanction.
La peine encourue peut aller de 6 mois à 3 ans de prison et/ou une amende pénale de 600 à 6000 euros, ou une amende administrative de 300 à 3500 euros (article 119 du Code pénal social).
Que peut faire une personne victime de harcèlement au travail ?
Si la procédure interne mise en place par l’employeur s’avère insuffisante ou inadaptée, notamment en cas de faits graves (par exemple : harcèlement, coups, blessures, tentative de viol, etc.), la victime peut directement s’adresser à l’auditorat du travail ou à la police.
Les obligations de l’employeur
La loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs impose à l’employeur de mettre en place des mesures de prévention contre le harcèlement et de développer un mécanisme de plainte interne comme :
- Réaliser une analyse de l’ensemble des risques pour la santé et la sécurité au travail, y compris les risques de violence et de harcèlement moral ou sexuel au travail ;
- Garantir l’accès à un conseiller ou une conseillère en prévention spécialisé dans les aspects psychosociaux du travail et à une ou plusieurs personne(s) de confiance si l’employeur en a désigné une ;
Ces intervenants et intervenantes spécialisés ont pour mission de mettre en œuvre la procédure interne mise en place au sein de l’entreprise. Étant soumis au secret professionnel, ils et elles sont aussi disponibles pour écouter la victime en totale confidentialité.
Si celle-ci en fait la demande, la personne en charge du conseil en prévention intervient de manière informelle soit auprès de la personne mise en cause, soit auprès de la hiérarchie ou de toute autre personne désignée par la personne harcelée.
Si celle-ci choisit la voie formelle, le conseiller ou la conseillère en prévention réalise une analyse de la situation vécue et transmet à l’employeur un rapport avec des recommandations pour écarter le danger (par exemple éloigner l’auteur ou l’autrice), limiter les dommages sur la victime et prévenir la répétition.
Protection des victimes contre les représailles
La loi dite “loi des représailles” protège à la fois les personnes qui ont elles-mêmes été victimes d'une forme de discrimination, mais aussi celles et ceux qui en ont été témoins ou qui apportent de l’aide à la victime.
Les personnes qui dénoncent, témoignent ou signalent un comportement transgressif (que ce soit par écrit, par téléphone ou oralement) bénéficient d'une protection contre les éventuelles représailles pendant 12 mois (un licenciement par exemple).
Plus d'info sur : https://igvm-iefh.belgium.be/fr/themes/discrimination/represailles
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